mardi 11 septembre 2012

Double détente

La chasse (aux électeurs) n'est pas encore ouverte mais nous avons eu droit à une rentrée politique en deux temps. Premier coup jeudi, avec le retour de Jean-Luc Mélenchon dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Dire que certains pensaient qu'il ne passerait plus dans le secteur... qu'en TGV pour se rendre à Bruxelles pour les sessions du Parlement européen. N'allez pourtant pas croire que "Méluche" programme un retour pour cause d'invalidation des dernières législatives. Il n'est là que pour faire campagne pour le référendum sur le Traité européen et pour tenter d'expliquer un texte usine à gaz de technocrates. "Il ne faut pas vous laissez faire ! Défendez-vous!", a-t-il martelé à la presse et aux badauds sous un soleil de plomb. Un argumentaire qu'il aura pris soin de développer plus longuement le soir même à Oignies ou auparavant avec ses camarades communistes à Hénin. Et il n'y a que des esprits chagrins ou moqueurs pour voir là une tournée de la circonscription...
 Jean-Luc Mélenchon n'a rien perdu de sa verve habituelle.




Le deuxième coup d'envoi a été donné dimanche, lors du marché aux puces du centre-ville d'Hénin-Beaumont. Chez les journalistes, ça avait aussi un petit côté rentrée des classes. Bien évidemment, c'est la présence de Marine Le Pen qui avait une fois de plus attiré les médias. Difficile de la louper, d'autant que le stand du FN (ou du Rassemblement Marine, allez savoir...) occupait une bonne partie de l'entrée de la rue Jean-Jacques Rousseau. En s'éloignant du centre-ville, on découvrait l'absence de stand du Parti socialiste. Les responsables de celui-ci expliquant sans rire qu'ils ne voulaient pas importuner les bradeux. Bon, la porte de leur permanence de la rue Victor Hugo était grande ouverte mais l'animation n'y était guère présente.
En matière d'animation, vous pouvez lui faire confiance à Marine Tondelier. La survoltée représentante d'EELV occupait ses quelques mètres avec un "chamboule-tout contre les préjugés" qui a amusé petits, grands et même politiques.
Pour trouver des stands politiques, il fallait revenir vers la place Carnot où le Parti de gauche s'était crânement installé face au café de la Paix, sur le passage prévu d'une tornade blonde. Leurs petits camarades du Parti communiste campaient face à leur local de la place Jean Jaurès où le rouge était de mise. Idem pour le MRC qui s'était installé sur son pas de porte. Enfin, en se dirigeant vers la rue Jules Guesde on ne pouvait manquer le stand du Nouvel Elan où l'inusable Pierre Ferrari distribuait force tracts et invitait les badauds à participer à un tirage au sort pour gagner des places à un match du RC Lens.
Quant au Modem, Patrick Piret a déambulé dans les allées du marché estimant qu'il valait mieux aller à la rencontre du chaland. Et l'UMP, me direz-vous ? Ben, comme Sarkozy, aux abonnés absents.  
Le stand de la Marine...
Au Parti de gauche, Batman joue les sergents recuteurs.


 Pierre Ferrari tracte...
 Marine Le Pen se désaltère en direct live...

 Les élus avancent au pas au son d'un jazz-band...
 Et Eugène Binaisse, maire, regagne ses pénates.
Ce qui n'empêcha pas David Noël de tracter.

Prochaines péripéties héninoises, ce week-end, avec les journées du Patrimoine. Ah, si les murs de la  mairie pouvaient parler...

dimanche 2 septembre 2012

Un bond dans le passé

1er septembre 1944 : On ne va le savoir que bien plus tard. Le dernier convoi de prisonniers politiques vient de quitter la gare de Tourcoing avec 841 détenus à bord. Les Alliés sont en train de remonter à toute vitesse vers la Belgique et les nazis n'ont rien de plus pressé que de continuer d'envoyer des gens à la mort... Ici, à Hénin c'est aussi ce qu'il s'est passé ce matin. Deux FTP, Albert Badenès et Robert Robinet, ont été abattus par les Allemands. Enfin, ceux qui restent car la plupart ont décampé sans demander leur reste. Les nouvelles de l'arrivée prochaine des Anglais bruissent dans la ville depuis hier.
Ils sont passés en début d'après-midi par la route d'Arras. On a été surpris, il y avait des Américains avec eux. Et des civiles qu'ils avaient embarqué sur la route. Ah, le goût du chewing-gum et du chocolat. L'accueil a été délirant. Les autorités et le commandement ont improvisé un arrêt des véhicules sur la place de la République. Les Héninois voulaient voir, toucher, remercier ceux qui venaient de mettre fin à un cauchemar de plus de quatre ans. Je ne pouvais passer à côté d'un tel événement et j'ai ressorti mon appareil photo et quelques pellicules de leur cachette. Et je m'en suis donné à coeur joie.
Ils arrivent !

Deux paras de la 101e Airborne prennent un peu de repos.

Ils sont là !



Etonnant, une fanfare de Bersaglieri. Un jour ennemis, le lendemain alliés. 
La redoutable mitrailleuse cal. 50.


 On fraternise à tout âge.



 Cap sur la Belgique et le port d'Anvers.
Une gueule.